A et B, asexués tous deux s’installent. Il est minuit, c’est l’ouverture de leur bureau. C entre, asexué aussi. Le décor est simpliste (peu de moyens) et dans les tons blanc cassé. Les trois sont habillés de beige ou de gris, légèrement moins cossu pour C.
C : On peut y aller ?
A : Oui, oui…
B : Il y en a beaucoup ?
C : Un pour le moment.
A : Un seul ?
C : Ça commence calme, oui…
B : Ne touche pas à ça, je te l’ai déjà dit !
C : Pardon…
A : Il est comment ?
B : Qui ça ?
C : Comme les autres, décontenancé…
B : Ah ! Mais on va voir ! Tu sais bien que ça porte la poisse de demander avant !
A : Mais non, c’est de la superstition, ça…
B : Non, c’est vrai ! Je sens que ça va mal se passer…
A : Là, là, ce que tu peux être vieux jeu…
C : En tout cas, je ne peux pas le renvoyer…
B : C’est bien dommage, ça, tiens…
C : Bon. Je fais entrer ?
A : Oui. Et tu restes pas loin, ça va le rassurer…
C sort.
B : Mais qu’est-ce qui t’as pris de demander comment il était !
A : Oh ! Ça va, c’est pas la mort…
B : C’est pas la… ! Mais tu cumules, aujourd’hui, c’est pas possible !
A : Excuse, ça m’a échappé…
B : Et pour ta gouverne, le dernier qui a demandé « comment il était » avant qu’il ne rentre, il s’est retrouvé nez à nez avec Hitler ! Si ça porte pas la poisse, je sais pas ce qu’il te faut…
A : Comprends pas… Ça ne devait pas être difficile ?
B : Tiens ! Et la première règle, alors ?
A : Ah ? Il…
B : Oui. Remarque, je ne sais pas s’il était sincère, mais il s’est bien débrouillé…
Un temps.
B : Bon. Qu’est-ce qu’ils font !
A : T’es énervé, toi…
B : Il nous dit « je le fais entrer » et il le fait pas entrer…
C entre, suivi de D.
A : Eh ! Ben, voilà…T’es trop nerveux, aujourd’hui…
C : J’ai un petit problème…
B : Tiens ! Ça commence, on a la poisse !
A : C’est quoi ?
C : Il ne veut pas lâcher les preuves…
B : Qu’est-ce que je disais !
A : Bon, c’est pas très grave, on va gérer ça… Merci.
C : De rien…
C sort.
B : Bien, asseyez-vous là.
D s’assied.
A : Voulez-vous bien me donner cet œuf et cet oreiller, s’il vous plaît.
D : Non ! Non, je… C’est à moi !
B : Eh ! Bé, ça va pas être facile… On a la poisse…
A : Bon, ça va, j’ai compris. On discutera superstition et coïncidence plus tard. Pour le moment, on a un boulot à faire, alors un peu de professionnalisme, s’il te plaît.
B : Ok, ok… Très bien. Nous savons que ces objets sont à vous, mais nous en avons besoin.
D : Non ! Non, je ne… Ils sont à moi ! Je ne… Ne les touchez pas ! Ils sont à moi !
B : Soyez raisonnable…
D : Je ne vous les donnerai pas, je… Ils sont à moi ! C’est à moi !
B : Ecoutez… Ici, ils ne vous serviront plus à rien. Soyez gentil et donnez-les-moi.
D : Non ! N’approchez pas !
B : Vous n’avez rien à craindre.
A : Bon, laisse tomber, on s’occupera de ça plus tard.
B : Ouais…
A : Savez-vous où vous êtes ?
D : Non… Non, je… Je suis où ? Qui êtes-vous ? Pourquoi j’ai plus… que ça ?
B : C’est pas vrai ! Qu’est-ce qu’il a foutu, l’autre !
A : Il n’a pas dû avoir le temps de…
B : Pas le temps ? C’était le seul ! Tu vas voir…
B appuie sur le bouton de l’interphone.
A : Bien. Ce n’était pas à moi de vous le dire, mais… Euh… Bon. En un mot, vous êtes mort.
D : Je suis…
A : Désolé d’être abrupt, je ne suis pas formé pour ça…
C entre.
B : C’est quoi ce cirque ? Il ne sait pas pourquoi il est là, qui nous sommes… Qu’est-ce que vous avez foutu ?
C : Je… J’essayais de récupérer les preuves, mais il voulait pas, alors… Et puis vous m’avez perturbé avec votre superstition…
A : Ah. Tu vois…
B : C’est ça, ça va être ma faute ! Dîtes donc, vous auriez quand même pu lui expliquer à défaut de récupérer les preuves.
C : Il n’est pas très… réceptif…
B : Mais c’est votre boulot !
C : Je suis que stagiaire, moi !
A : Bon. Vous avez fait sa fiche ?
C : J’étais en train…
B : Alors allez-y au lieu de rester planter là !
C sort.
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